Page 7 - Chargement canon Armstrong RML Thunderer 2016
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Balliet J.M. - HMS Thunderer & Armstrong RML
verrous : l'un, hydraulique, actionné par un levier placé dans l'intérieur de la tourelle, est construit de telle façon que, poussé en avant pour arrêter la tourelle lorsqu'elle se trouve dans le voisinage d'une des deux positions dans lesquelles on doit la fixer, il tentera de l'arrêter à cette position ; mais, si la vitesse de rotation est trop grande, ce verrou cédera et laissera la tourelle dépasser quelque peu la position convenable. Cette position ayant été enfin atteinte sans choc, le second verrou, qui est un pêne dormant manœuvré de la batterie, immobilise définitivement la tourelle. Ce résultat obtenu, la volée de chaque canon est reliée à son tube de chargement par une clavette.
Le commandement : « Écouvillonnez et chargez » est fait de l'intérieur de la tourelle au moyen d'un indicateur à signaux. À la lecture de ce signal, un servant agit sur le levier qui commande la manœuvre du refouloir ; la pression de l'eau pousse la tête du refouloir et l'éponge jusqu'au fond de l'âme, la soupape s'ouvre et amène le contact de la pointe, ce qui permet à l'eau de se répandre dans le canon. La gargousse est ensuite placée à la main à l'entrée du tube de chargement incliné ; on agit alors sur le levier de manœuvre de l'ascenseur pour monter le projectile ; puis un valet de papier mâché est placé devant le refouloir que l'on met alors en mouvement ; il pousse à la fois le valet, le projectile et la gargousse dans le canon.
Les valets de papier mâchés sont formés d'un disque d'environ 5 pouces (12,5 cm) d'épaisseur ; ils ont un diamètre un peu plus large que celui de l'âme du canon et sont munis à leur centre d'une douille qui vient se loger dans un trou pratiqué dans la tête du refouloir ; autour de cette douille, on a ménagé un collier assez épais pour éloigner le disque de la tête du refouloir à une distance suffisante pour que, dans la manœuvre, la pointe de la soupape, qui permet à l'eau de s'échapper au moment où l'on écouvillonne, et ne vienne pas, lorsqu'on pousse la charge à fond, buter contre le valet et ouvrir ainsi la valve.
Comme le tube intérieur du refouloir est poussé dans l'âme du canon avant que le tube extérieur ne commence son mouvement, il est impossible de se rendre compte à simple vue de la quantité dont le refouloir a pénétré dans la pièce. Aussi on emploie un indicateur manœuvré par une petite corde attachée à la tête du refouloir5. Le servant chargé de la manœuvre du refouloir a, néanmoins, un très bon moyen de constater si le refouloir a bien pénétré jusqu'au fond de son logement, en faisant attention au bruit causé par les deux chocs dus, l'un à l'achèvement de la course du tube intérieur du refouloir, et l'autre à la butée de la tête du refouloir contre le fond de l'âme lorsqu'il s'agit d'écouvillonner, ou du valet contre le projectile lorsqu'il s'agit de charger, En outre, si, au moment où l'on écouvillonne, on voit sortir une quantité d'eau plus importante que celle que l'on peut obtenir en exprimant l'humidité de l'éponge, on a encore une preuve que le refouloir a bien pénétré à fond.
5 Souvent cet indicateur fonctionnait mal, et c'est ce qui était arrivé le 2 janvier 1879 sur le Thunderer : après un tir qui avait fait long feu, le canon fut chargé par mégarde une seconde fois.
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