Page 2 - Cannone da 65 mod 1911
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parties, repose sur un berceau qui intègre un frein hydraulique et un ressort récupérateur. Le débattement en site est compris entre -10° et + 20°, ce qui insuffisant pour une pièce de montagne. Un débattement latéral, réduit à environ ±8°), est obtenu grâce au pivotement du berceau sur l’affût. L’ensemble est supporté par un affût à déformation.
La pièce peut être divisée en six fardeaux dont trois correspondent à l’affût pesant 300 kg et deux pour le tube de 200 kg. Le montage et le démontage des fardeaux ne peuvent qu’être estimés, Hammer présume qu’il est de l’ordre de la minute. La pièce en ordre de tir pèse 520 kg, elle pouvait également être munie d’un bouclier largement dimensionné4.
Les munitions encartouchées utilisent essentiellement deux types de projectiles : explosif (4,3 kg, charge explosive de 380 gr.) et à balles (4,4 kg). La vitesse initiale avec un projectile de 4,4 kg est de 345 m/s avec une portée utile comprise entre 5 100 mètres (fusée fusante) et 6 500 mètres (fusée à percussion). Une boîte à mitraille était également disponible comme des cartouches à blanc pour les salves d’honneur et les manœuvres.
Si le canon de 65A resta en production jusqu'à la fin du conflit, le gain de puissance par rapport à son prédécesseur, la pièce de 70 mm Mle 1904 (Canonne da 70A), n’était pas au rendez-vous. Comme pour son homologue français5, cette pièce est handicapée par son faible calibre dont l’efficacité terminale des projectiles est restreinte. Bien plus, son débattement en site limité et, par suite, sa trajectoire de tir assez tendue la rendent peu apte au tir en milieu montagneux. Afin d’obtenir une trajectoire plus courbe, les Italiens adopteront à l’instar de l’artillerie française pour sa pièce de campagne de 75 mm Mle 1897, les fameuses et dérisoires plaquettes Malandrin qui étaient placées sur la tête des projectiles. Les défauts constatés seront bien évidemment identiques : l’obtention par ce système d’une trajectoire plus courbe s’est traduite par une dispersion très importante des coups qui plus est peu compatible avec un projectile de faible puissance. Pour compenser ce défaut pour le moins rédhibitoire, les servants en seront réduits à enterrer la crosse ou à placer les roues sur un talus. Cette pièce servit également comme arme antiaérienne bien que l’absence de projectiles et de fusées ad hoc nuit sérieusement à son efficacité dans ce rôle. Ce petit canon était néanmoins apprécié pour sa précision, sa robustesse et sa fiabilité.
Consciente des limites de cette pièce, les troupes de montagnes italiennes ne s’y tromperont pas : dès la fin de la guerre, ils adopteront l’excellent canon de montagne de 75 mm modèle 1915 de fabrication Skoda dont un grand nombre fut capturé.
Le canon de 65 mm sera ensuite utilisé comme canon d’infanterie, rôle dans lequel il obtiendra de bons résultats. En 1926, la pièce sera officiellement rebaptisée pour prendre le nom de « Canonne da 65/17 » et prendra une part active au second conflit mondial.
Bibliographie.
CURAMI (Andrea), MASSIGNANI (Alessandro) - L'artigliera italiana nella grande guerra. Vincenza, Gino Rossato editore, 1998.
KOSAR (Franz) - Gebirgsartillerie. Geschichte, Waffen, Organisation. Stuttgart, Motorbuch Verlag, 1987.
KOSAR (Franz) - Artillerie des 20. Jahrhunderts. Band 1. Leichte Feldgeschütze. München, J.F. Lehmanns Verlag, 1971.
MARCUZZO (Bruno) - Munizioni d'artiglieria italiana 1915 - 1918. Volume I - Nozioni generali e Spolette. Volume II - Proietti. S. Donà di Piave, Pescara Editori, 2003.
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Les sources sont divergentes sur le poids total de la pièce : Hammer [520 kg], Kosar [556 kg] Canon de montagne de 65 mm Mle 1906.
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